dimanche 17 mai 2009

De la fiabilité de Wikipedia

Nous parlions en troisième il y a une semaine ou deux de la fiabilité que l'on peut accorder à Internet et notamment à Wikipedia, célèbre encyclopédie en ligne dont les articles sont rédigés par les internautes. Voici un article du Figaro qui nous donne un exemple concret.

Des journaux piégés par une fausse citation sur Wikipedia

Constance Jamet (lefigaro.fr) 
07/05/2009 |

Pour démontrer le mauvais usage du Web que peuvent faire les journalistes, un étudiant a ajouté à la page consacrée à Maurice Jarre des propos inventés. Une citation reprise par de nombreux quotidiens anglo-saxons.


C'est une citation qui s'est retrouvée dans les colonnes des quotidiens et des blogs anglo-saxons du monde entier. Lors de la disparition fin mars du musicien français Maurice Jarre, plusieurs journaux anglais, comme The Guardian et The London Independent, mais aussi de prestigieux quotidiens indiens etaustraliens, reprennent dans leurs nécrologies une pensée «poétique» de l'artiste : «On pourrait dire que ma vie elle-même a été une musique de film. La musique était ma vie, la musique m'a donné la vie, et la musique est ce pourquoi je vais rester dans les mémoires longtemps après que je quitterai cette vie. Quand je mourrai, il y aura une dernière valse jouant dans ma tête, que je pourrai seul entendre». Problème, cette phrase n'a jamais été prononcée par le compositeur, disparu à 84 ans des suites d'un cancer.

Elle est issue de l'imagination de Shane Fitzgerald, un jeune homme de 22 ans étudiant la sociologie et l'économie à University College Dublin. L'étudiant irlandais a révélé mercredi avoir berné la presse en publiant de fausses citations sur Wikipedia.

A la recherche d'un sujet d'exposé pour son cours sur la globalisation, l'étudiant décide de démontrer à quel point les journalistes sont dépendants des informations circulant sur Internet, en faisant une petite expérience pratique sur Wikipedia, «site consulté par de nombreux journalistes». Peu après la mort du compositeur de «Lawrence d'Arabie», il publie sur la version anglaise de l'encyclopédie en ligne cette fameuse citation. Wikipedia se montre méfiante, la citation n'ayant pas de sources, elle la supprime. Mais déterminé, Shane Fitzgerald la reposte. A son troisième essai, la déclaration apocryphe échappe à la vigilance des modérateurs et reste vingt-cinq heures en ligne. Assez pour être reprise notamment par The Guardian, The London Independent, BBC Music Magazine ou le Daily Mail.

Scrupules éthiques

Ce succès a dépassé toutes les espérances de Shane. «Je ne m'attendais pas à ce que ça aille si loin. Je m'attendais à ce que ça se retrouve sur des blogs ou des sites, mais par sur des journaux de qualité», a-t-il déclaré à l'Irish Times. Toutefois le jeune homme confie s'être posé des questions sur l'éthique d'une telle démarche. «Avais-je le droit d'utiliser la mort de quelqu'un pour pratiquer cette expérience sociale ? Mais lorsque que j'ai appris à la télé sa disparition, j'ai su que j'avais le bon sujet, une nouvelle sur laquelle les journalistes seraient sous pression pour écrire vite. J'ai donc essayé de trouver une phrase qui ne porterait pas préjudice à la réputation de Maurice Jarre», se rappelle-t-il.

A la grande surprise de l'étudiant, qui finalement change de sujet d'exposé, les semaines passent et les journaux ne se rendent compte de rien. Shane décide alors de leur révéler par e-mail la supercherie. Le Daily Mail et le BBC Music Magazine ont depuis retiré la citation, qui reste cependant visible sur denombreux sitesThe Guardian a lui non seulement publié un erratum mais aussi un article à ce sujet.

«Le moment choisi par Shane pour mettre en ligne son canular ne pouvait être mieux choisi. Shane a modifié la page Wikipedia de Maurice Jarre dans la nuit, quelques heures après l'annonce de son décès [révélée vers 23 heures, heure de Paris le dimanche 29 mars]. Nous avons donné le sujet le lendemain matin à un journaliste qui n'avait que quelques heures pour rédiger son papier», a reconnu le quotidien. «Ce qui est inquiétant c'est que n'avons découvert le pot aux roses que parce que l'auteur de cette farce s'est dénoncé». «Toutefois, la morale de l'histoire n'est pas que les journalistes doivent cesser de regarder Wikipedia mais qu'ils ne devraient pas reproduire des informations dont ils ne peuvent retracer l'origine», ajoute The Guardian, qui regrette que Shane Fitzgerald ait attendu un mois avant de révéler la vérité.

La société de consommation




Il est un objet dont l'usage nous paraît évident mais qui est emblématique de la société de consommation instaurée lors des Trente Glorieuses : le caddie. Grâce à lui, la ménagère peut faire des courses en quantité au supermarché. Elle peut les ramener chez elle 
grâce à sa voiture et les conserver grâce au frigidaire... mais aujourd'hui notre caddie à roulette est concurrencé par un adversaire de poids : le caddie virtuel. Quelques textes pour découvrir cette histoire :



Les origines du Caddie
Oklahoma. 1937, Sylvan N. Goldmann, épicier, a déjà abandonné les vitrines et le comptoir pour convertir son échoppe en 
libre-service. Mais il remarque que le client cesse d'attraper les articles en rayon quand son sac à provisions commence à lui peser au bout
 du bras. Dans un premier temps, notre bonhomme a donc l'idée de flanquer chaque acheteur d'un employé chargé de porter les emplettes. Et puis un jour, voya
nt un panier posé sur une chaise, il a l'illumination. Il suffit de mettre des roulettes à la chaise, et le tour est joué, mon client devient autonome, se dit-il. 
Le premier chariot était né : une sorte de chaise pliante à roulettes sur laquelle les gens posaient leur panier pour faire le tour du magasin. L'ancêtre trône désormais au musée national de l'Histoire américaine à Washington, tandis que sa nombreuse descendance a envahi notre quotidien, devenant la figure emblématique de la société de consommation (…).
Rudolf Wanzl de Düsseldorf, est le premier en Eur
ope, à se lancer dans la fabrication de chariots. Aujourd'hui, le coup d'œil dans le rétroviseur trouble cet homme de 75 ans, qui vient juste de lâcher la direction opérationnelle de son entreprise à son fils. En 1947, avec son père et un apprenti, il commence la fabrication de chariots pliants équipés de deux paniers amovibles. Cinquante ans et quelques innovations plus tard, il en sort un million par an et revendique le titre
 de leader mondial.

«J'ai tout de suite compris que ça allait marcher du feu de Dieu», explique-t-il. En 1948, le Deutsche Mark remplace le Reichsmark, et les Allem
ands affamés reçoivent 2 tickets de rationnement de 60 marks. «Avant, les gens n'avaient pas d'argent et c'était le règne du marché noir», se souvient Rudolf Wanzl. D'un seul coup, les vitrines se garnissent. Quelques mois plus tard, une coopérative de Hambourg ouvre un vrai libre-service : 276m2, 600 articles proposés... 

Jacqueline Coignart, Libération, Les objets du siècle, 1999


Le développement du caddie et des hypermarchés 1960-
1980
En Alsace, un rival s'active. Raymond Joseph, amateur de golf, dépose une version francisée du
mot «caddy» pour son modèle de chariot qui sort en 1957. Comme Frigidaire, le nom s'impose... mais chez les seuls Français. Le mutique Alsacien, qui sait ce
 que brevet veut dire, ne sort de sa réserve que pour réclamer des royalties aux imprudents utilisateurs de son nom déposé. Ce qui ne l'empêche pas de prospérer. Basés à Schiltigheim, près de Strasbourg, les Ateliers réunis Caddie sont portés par la modernisation du commerce dans l'Hexagone. Un premier super de 750 m2 s'installe dans le XVIIe arrondissement de Paris au printemps 1957, et c'est l'inflation des surfaces jusqu'à l'ouverture, en 1963, du Carrefour de Sainte-Geneviève-des-Bois (2 300 m2).
Voitures, réfrigérateurs et congélateurs se démocratisent. Les chariots se multiplient, gagnent en profondeur. Les hypers succèdent aux supers. Wanzl, qui a déjà débordé sur la Suisse, l'Autriche et le Danemark, décide de lancer une offensive en France en 1981. Il implante une usine à Sélestat..., soit à dix kilomètre des Ateliers réunis Caddie.

Jacqueline Coignart, Libération, Les objets du siècle, 1999Questions


Planète consommation de masse
Plus de mille hypers 

En 1996, on comptait en France: 1 106 hypermarchés (dont 515 de plus de 5 0
00 m2), 6 290 supermarchés et 1 613 maxi discomptes.
87 % des ménages français se rendent dans une grande surface ou un maxi discompte au moins une fois par semaine. Dans l'alimentaire, leur poids est écrasant: 68 % de part d
e marché. Mais les grands distributeurs, à l'instar de Leclerc
, qui entend devenir le premier libraire ou le premier joaillier du pays, ne veulent pas se cantonner à l'alimentaire et se jettent sur tout marché «porteur»: l'informatique, les produits de beauté...

Voitures, chariots, frigos...
Inutile d'entasser des monceaux de victuailles dans un chariot si on ne peut pas les rapporter à la maison, puis les conserver jusqu'à l'ingestion. La voiture et le frigo sont donc les deux prolongements naturels du chariot, et la diffusion des uns a naturellement accompagné celui de l'autre. En 1953, seulement 21 % des ménages possédaient une voiture; ce taux est passé à 70 % en 1981, et à 78 % en 1998 (28 % en ont même une 
deuxième). Dans l'intervalle, le taux d'équipement en réfrigérateur est passé de 19 à 99 %.

Jacqueline Coignart, Libération, Les objets du siècle, 1999


Véhicules «intelligents» 
L'épicerie de demain est déjà sur le Net. Le chariot est personnalisé et stocke des infos sur le client. Il a perdu ses roues en basculant sur l'Internet. Mais, à la différence de son cousin, vulgaire objet métallique du commerce physique, il est intelligent. Le chariot virtuel ne transporte pas que des pâtes, des biscottes ou des pots de yaourt. Il emmagasine des paquets d'informations sur le client, ses goûts, ses habitudes, son po
uvoir d'achat. Et il s'en souvient. C'est même dans sa mémoire que les hypermarchés en ligne vont puiser pour donner à leurs clients l'impression qu'ils sont uniques.
Pour le moment, son usage n'est pas très répandu. Mais, en se promenant dans les allées des quelques supermarchés du Web, on peut déjà se faire une idée de ses capacités. Wal-Mart.com, par exemple. Le numéro un mondial de la distribution a déjà plus de 500 000 références disponibles sur son site. Un clic sur le produit de son choix, et le chariot, ou du moins son avatar logiciel, se remplit. Jusque-là, rien que de très banal. C'est à la deuxième visite que le chariot dévoile ses vertus (ou ses vices). A peine est-on connecté au site que le distributeur reconnaît son client. Il a laissé des traces en se baladant, la fois précédente. Aucune de ses hésitations au rayon café ou à l'hygiène beauté et bien sûr aucun
 de ses achats n'ont donc été ignorés. Si on sait qu'en plus, le client a rempli un questionnaire avant de pouvoir commencer ses courses, cela fait déjà beaucoup de choses dans la mémoire du chariot.
Désormais détenteur d'une kyrielle d'informations sur chacun de ses clients, le supermarché pourra même lui soumettre un chariot personnalisé, rempli au préalable des produits qu'il a l'habitude de choisir: sur une page web, le consommateur retrouvera ses mets et marques favoris. Il ne restera plus qu'à ajouter ou à retrancher certains produits. d'ici à 2005, un tiers des ventes d'agroalimentaire se fera via l'Internet. L'un comme l'autre pensent que les babyboomers devenus des agingboomers, fatigués de porter des 
paquets et de pousser de vrais chariots dans les allées des grandes surfaces, feront leurs courses sur l'Internet.

Jacqueline Coignart, Libération, Les objets du siècle, 1999




samedi 16 mai 2009

Moulinex et les trente glorieuses

Pour illustrer notre cours sur l'économie et la société française après guerre :


Une publicité de 1962 :




Une autre de 1982 :



Fonds de carte

Pour les quatrièmes, voici quelques fonds de carte vierges qui pourraient vous être utiles :